ASIE / LAOS / MAI 24

Nong Khiaw & Muang Ngoi, un retour à l’essentiel 

Situés au nord-est du Laos, dans la province de Luang Prabang, les petits villages de Nong Khiaw et de Muang Ngoi sont un havre de paix pour les visiteurs en quête de sérénité et de douceur de vivre mais aussi de contact avec une nature sauvage et encore préservée. 

Bien que de plus en plus touristiques, les villages ont gardé leur authenticité et c’est naturellement que l’on se met au rythme des locaux, laissant au corps et l’esprit l’occasion de ralentir et de revenir à soi.

Le village de Nong Khiaw, niché au pied de la montagne ” de la princesse qui dort” jouit pourtant d’un triste passé. Bombarbé lors d’une attaque clandestine des américains durant la guerre du Vietnam, il y aurait encore à ce jour beaucoup de bombes qui n’auraient pas explosées, rendant l’idée de sortir des sentiers battus fortement déconseillée dans la région.  

Malgré tout, ce ne sont pas les activités qui manquent à l’appel. Entre randonnées pédestres, balades fluviales sur la Nam Ou (la rivière séparant en deux le village de Nong Khiaw) ou dans les rizières et visites des grottes, il y a de quoi s’occuper. 

Il y a également la possibilité de se rendre dans d’autres villages, dont le plus célèbre Muang Ngoi, accessible uniquement par bateau. 

Et oui ces deux endroits se méritent mais leur accessibilité n’est pas insurmontable. Récit et retour en images sur ces deux petits villages perdus au milieu des montagnes laotiennes.

Comment se rendre à Nong Khiaw ?  Le DEBUT DES GALERES au Laos… 

On va dire que nous concernant, l’arrivée jusqu’à Nong Khiaw a été un périple mais liée à de mauvais choix de notre part. Je m’explique. Arrivés par la Thaïlande depuis le poste frontière Chiang Khong – Houei Sai, nous avons fait le choix de ne pas prendre le slow boat qui nous aurait amené directement à la ville de Luang Prabang. La raison était que nous souhaitions profiter d’être à l’extrême nord pour explorer la région de Luang Namtha. Après réflexion, nous avons finalement décidé de sauter cette étape et avons emprunté un bus jusqu’à la ville d’Oudomxai. Ce trajet a été l’occasion de nous familiariser avec les bus laotiens et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a vite vu la différence avec la Thaïlande. Au Laos, les bus sont surchargés et mieux vaut ne pas se fier à l’horaire, ils partent que lorsqu’ils décrètent qu’ils ont atteint la capacité maximale pour partir. Les routes du nord sont cabossées donc mieux vaut ne pas s’attendre à un trajet de tout repos. Nous étions perplexes quant au fait d’avoir un papier d’assurance vie au moment de l’achat du ticket mais nous avons vite compris pourquoi. Surtout quand nous nous sommes retrouvés au milieu d’un bel orage, en pleine montagne et virages, sans plus aucune visibilité. Je n’aurai jamais autant prié qu’à ce moment-là.

Après pas loin de 7h de route, nous sommes arrivés à la ville d’Oudomxai où nous pensions pouvoir prendre notre billet pour le lendemain, pour Nong Khiaw, directement à la station. Mais au Laos, et dans les coins peu touristiques comme Oudomxai, les trajets en bus ne sont pas encore aussi bien desservis comme ça peut être le cas des pays voisins. Déjà la station de bus indiqué sur google map n’existe tout simplement plus, elle se trouve maintenant à quelques kilomètres du centre. Nous n’avons donc pas pu acheter nos billets avant le lendemain. C’est là que nous avons appris qu’il n’y avait pas de trajet direct mais qu’il fallait se rendre jusqu’à la ville de Pak Mong puis prendre une navette pour Nong Khiaw (sans aucune garantie). Après mûres réflexions, nous avons changé nos plans et nous nous sommes dit qu’il serait beaucoup plus simple pour nous de nous rendre en bus jusqu’à Luang Prabang. Le bus était normalement prévu à 12h30 et la personne du guichet nous a demandé d’être là une heure avant. A 11 heures nous sommes donc revenus à la station pour trouver un bus déjà là et surchargé. Il n’attendait plus que nous. S’en ai suivi toute une conversation animée (et légèrement houleuse) avec le personnel de la station qui a tenté, limite de force, de nous faire grimper dedans, en nous expliquant qu’il s’agissait bien du bus de 12h30, qu’il n’y aurait pas d’autres bus et blablabla. Pensant en priorité à notre sécurité, nous avons fini par nous faire rembourser les tickets de bus et on s’est retrouvé sur le carreau 🙂 Donc un conseil, au Laos, arrive 2 à 3h avant l’horaire prévue de ton bus pour être sur.e d’avoir une place décente (ou un bus tout court).

Il ne nous restait du coup pas tellement de solution, à part le train. Nous avons donc grimpé pour la troisième fois de la journée dans un tuk-tuk direction la station. On a réussi à en avoir un où il restait quelques places et qui était prévu à 19h. A la gare d’Oudomxai, tu ne peux rentrer que lorsque le train suivant est le tien donc autant te dire que faire le pied de grue devant la gare, durant six heures, aura fini par nous entacher sérieusement le moral. Le bilan de toute cette histoire est qu’il aurait mieux fallu le prendre ce slow boat ou bien prendre le train pour Luang Prabang directement depuis Houei Sai, cela aurait été plus simple dès le départ (mais l’on apprend de ses expériences). 

Pour en revenir à notre sujet principal : Nong Khiaw. Il faut se rendre assez tôt le matin à la station Lokprasert (la station nord) de Luang Prabang pour être sur d’avoir un minivan et le trajet coûte 85 000 Kip par personne (mais au Laos on apprend aussi rapidement que les tarifs sont assez aléatoires). Après environ 3 heures de trajet, tu arriveras enfin à Nong Khiaw, sans garantie néanmoins que le trajet se fera sans encombre car nous avons vu pas mal d’accidents sur la route (les trajets en bus sont bien connus au Laos pour ne pas être très sécuritaires). Il y a apparemment une option bateau depuis Luang Prabang mais nous n’avons pas étudié cette option. 

Où loger à Nong Khiaw ? 

Nous avons logé à Khamphan Guesthouse. Pour 3 nuits nous avons payé la somme de 52 euros, soit environ 17 euros par nuit, pour deux. Ce qui reste assez élevé pour un budget backpack, mais ce sont les prix pratiqués à Nong Khiaw pour avoir une chambre correcte (c’est à dire propre et sans bébête). La vue était incroyable depuis la terrasse de la chambre. 

Comme je te l’ai indiqué au début de cet article, il y a pas mal d’activités à faire à Nong Khiaw mais nous avons décidé de consacrer notre énergie à… ne rien faire 🙂 Il y a un “je ne sais quoi” ambiant qui fait qu’on a juste envie de profiter de l’instant présent. Nous nous sommes donc essentiellement promenés dans le village. 

Bon on s’est quand même motivé pour allez faire un des nombreux viewpoints qu’il peut y avoir dans le village. Il s’agit du Pha Daeng Peak. L’entrée coûte 40 000 Kip par personne et il est bien précisé qu’il faut éviter de s’écarter du chemin (la raison est assez explicite). Pour les plus aguerris, la montée prend 1 heure mais pour ma part j’ai mis 1h30 pour en voir le bout. Il n’y a aucun moment de plat, ça grimpe, grimpe et re-grimpe et l’humidité ambiante rend l’ascension assez costaud. Malgré les brulis, la vue en valait la peine.

Après ces quelques jours à Nong Khiaw, nous avons décidé de nous rendre dans le petit village de Muang Ngoi. Le bateau se prend à l’unique embarcadère de Nong Khiaw, à 11h, au prix de 70 000 Kip par personne pour environ 1h de trajet. Ce petit tour en bateau donne l’occasion d’observer de nombreuses scènes de vie (et beaucoup de buffles qui se baignent) le long de la rivière et d’apercevoir quelques petits villages en chemin. 

Où loger à Muang Ngoi ? 

Nous sommes arrivés en pleine euphorie puisque nous étions là-bas au moment du nouvel an ! Le village s’était donc transformé en lieu de fête où tout le monde se lançait de l’eau pour se porter bonheur. 

Nous n’avions aucune réservation d’hôtel mais nous savions que nous voulions loger à Veranda Guesthouse car nous avions lu que c’était bon marché pour des chambres correctes. 

Après avoir eu droit, nous aussi, à notre douche, nous avons débarqué à Véranda et en cinq minutes top chrono, la propriétaire nous a montré la chambre, remis les clés et est repartie faire la fête ! Nous avions un bungalow avec vue sur la rivière et pour 3 nuits nous avons payé la somme de 19 euros soit environ 6 euros par nuit, ce qui est plus que rentable. Les chambres sont effectivement sommaires mais suffisent largement pour quelques jours. 

Le village ne comporte qu’une seule et unique rue donc on en fait vite le tour. Beaucoup de restaurants étaient fermés, ce qui a largement restreint le choix de l’endroit pour se restaurer. Heureusement pour nous et les autres touristes, une dame a continué à travailler durant toute la durée des festivités du nouvel-an (elle avait surement compris que c’était le moment pour elle d’en profiter pour faire son beurre). 

Notre première journée à Muang Ngoi a donc consisté à nous joindre à l’énorme fête qui avait lieu au bord de la rivière (en témoigne les deux photos suivantes montrant la rue vide de ces habitants). Les locaux étaient déjà bien en forme depuis le matin, jamais rassasiés ni de bières, ni de karaokés. 

Après avoir passé toute une soirée et matinée sans électricité ni réseau en raison d’un gros orage, nous avons entamé une petite randonnée d’environ 1h/1h30 pour nous rendre au village de Ban Na. Il est également possible de se rendre à deux autres villages (Huay Sen et Huay Bo) mais la chaleur nous en a dissuadés. A l’arrivée au village, le constat était le même qu’à Nong Khiaw. Les habitants étaient chez eux à boire et faire la fête pendant que les jeunes écoutaient la musique et s’arrosaient dans la rue. 

Puis le temps fut venu pour nous de quitter la quiétude de Muang Ngoi. A titre d’information, il est noté à l’embarcadère de Nong Khiaw que le bateau quitte Muang Ngoi à 9h30, ce qui est faux. Nous sommes arrivés à 8h50 en voyant le seul et unique bateau de la journée quitter déjà le ponton. Il n’y avait à son bord que des locaux et on nous a ensuite indiqué que le bateau est en fait à 9 heures (il devait déjà être plein avant notre arrivée).  Il n’est pas difficile d’imaginer que c’est calculé puisque, comme par hasard, on nous a aussitôt proposé un bateau privé qui était déjà là. Evidemment le prix est triplé. Comme nous étions avec un autre touriste, nous avons réussi à négocier un peu mais le prix du trajet nous est tout de même revenu à 150 000 Kip par personne (au lieu de 70 000). A l’arrivée à Nong Khiaw, le touriste qui était avec nous a tenté d’expliquer à la personne de l’embarcadère qu’il fallait modifier l’horaire sur le tableau mais il a clairement fait mine de ne pas comprendre, confirmant notre idée qu’il s’agit bien d’une arnaque déguisée. 

Nous avons tout de même beaucoup apprécié ces deux petits villages où le temps semble être comme suspendu.

Ils sont, selon moi, une étape incontournable, notamment si on est à la recherche d’un Laos authentique et que l’on souhaite vraiment se déconnecter et se ressourcer. En bref, revenir à l’essentiel. 

1 Commentaire

  1. catherine

    Malgré quelques péripéties, beaucoup de beaux paysages et petits villages où on constate une certaine pauvreté.

    Réponse

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