ASIE / VIETNAM / JUIN 24

Hors des sentiers battus dans les Hauts-Plateaux

Les Hauts-Plateaux c’est une région où personne ne va vraiment (ou bien très peu). La région borde les frontières du Laos et du Cambodge et compte cinq provinces : Dak Lak, Dak Nong, Gia Lai, Kon Tum et Da Lat. Au début des années 2000, toute visite touristique était interdite dans la région. Cette interdiction était liée à des tensions entre les minorités ethniques très présentes dans cette zone et le gouvernement. A l’heure actuelle, même si certaines visites doivent encore rester encadrées, elle n’est plus d’actualité. 

La région offre un cadre naturel exceptionnel avec ses montagnes et ses forêts mais aussi, et surtout avec ses nombreuses plantations de thé, de café et d’hévéas. Le café au Vietnam est une véritable institution, y compris à l’international. Le pays est le premier producteur de café Robusta au monde. Et c’est notre attrait pour celui-ci qui nous a d’abord conduit dans la ville de Buôn Ma Tuôt, capitale régionale du café et capitale de la province de Dak Lak. 

Notre périple dans les Hauts-Plateaux nous a ensuite amené dans la ville de Pleiku, une très grosse ville dans la province de Gia Lai. Terriblement photogénique, tu vas comprendre pourquoi dans cet article. 

Deux destinations hors des sentiers battus, ce qui signifie également que rien est fait pour les touristes. Nous n’avons d’ailleurs croisé personne durant notre séjour (autre que des vietnamiens j’entends). Mais avec un peu de débrouille, ce serait dommage de passer à côté de cette belle région, surtout que les villes restent faciles d’accès.

Je t’explique tout par ici !

Comment se rendre à Buôn Ma Thuôt ? 

Nous avons pris un bus depuis Ho Chi Minh avec la compagnie Futa. Le trajet a duré environ 8h et nous avons payé 265 000 dongs par personne, soit 9,60 euros. Nous avons acheté nos tickets directement sur place à la station de bus Mien Dong. 

Où loger ? 

Nous avons logé au Onhotel Nice Buôn Ma Thuôt (sur google il est sous le nom de Khach San Nice). Un hôtel assez récent, un peu excentré du centre-ville mais dans une rue calme avec des cafés et de quoi manger. Pour deux nuits nous avons payé 19 euros, pour deux. Et oui nous avons dormi dans des draps Dior, rien que ça !

On avait prévu de ne rester qu’une journée à Buôn Ma Thuôt. Nous n’avions pas forcément l’envie de louer un scooter pour aller jusqu’aux cascades, d’autant plus que la météo était assez incertaine. On a donc préféré consacrer notre journée à deux points principaux de la ville : le musée du Dak Lak et le village du café.

Le musée est un bâtiment moderne (et assez imposant). Il retrace l’histoire de la région en trois parties distinctives : l’époque du néolithique et de la guerre du Vietnam, les minorités vivants dans la région (principalement les Mnongs, les Jarai, les Ede et les Bahnar) et enfin tout ce qui a trait à la biodiversité. L’entrée est de 30 000 dongs par personne et nous avons été agréablement surpris de constater que les explications durant la visite sont également retranscrites en français. Nous avons beaucoup apprécié ce musée. 

Nous nous sommes ensuite rendus au Village du café. L’entrée est gratuite. Il y a un grand jardin où l’on peut se promener et principalement y faire des photos. Bien évidemment il y a un café. Il se trouve dans une grande maison en bois sur pilotis, construit dans un style ancien. La décoration intérieure est vraiment sympa. On peut déguster plusieurs sortes de café du célèbre Trang Nguyen. Surnommé le roi du café, il s’agit d’un groupe fondé en 1996 par Dang Le Nguyen Vu et qui produit, transforme et distribue le café dans le monde entier. Le prix est un peu plus élevé que les cafés que l’on peut trouver en ville mais pour l’expérience cela valait le coup (et le café était délicieux). 

Dans les alentours de Buôn Ma Thôt, tu peux également te rendre jusqu’aux chutes Dray Nur. Elles se trouvent à environ 1h de la ville. Ce sont des cascades très appréciées des vietnamiens, notamment le week-end. Il y a également le parc national Yok Don mais pour des raisons éthiques vis à vis des éléphants, nous avons fait le choix de ne pas nous y rendre. 

A une soixantaine de kilomètres se trouve également le lac Lak, le deuxième plus grand lac d’eau douce du Vietnam. Généralement les personnes font le choix de loger directement près du lac. Il y a d’ailleurs le célèbre Lak Tented Camps, un hôtel dont le prix des nuitées est assez élevé. Dans les alentours il y a des possibilités de balades en pirogues sur le lac, des balades à dos d’éléphants (malheureusement) mais aussi de randonnées guidées pour visiter les villages ethniques. 

Comment se rendre à Pleiku ? 

C’est ici que les choses se sont un peu corsées. Nous avions pris nos billets via le site Vexere qui indique toujours, sur la confirmation, l’endroit où le bus est censé partir ainsi que le numéro de la plaque d’immatriculation. Nous nous sommes donc fait déposer par notre taxi à la station de bus correspondante, jusque-là tout allait bien. Un groupe de plusieurs vietnamiens s’est alors tout de suite dirigé vers nous pour nous demander où nous souhaitions aller. On leur a montré la réservation sur mon téléphone et là ce fut le début d’un long dialogue incompréhensif. Déjà ils tenaient absolument à continuer à nous parler en vietnamien alors qu’ils devaient bien voir qu’on y comprenait absolument rien mais le plus drôle ce fut lorsque l’un d’entre eux a fini par tenter de traduire via son téléphone et que ça nous a donné un truc du style ” le pousse-pousse ne marche plus”, bref du charabia 🙂 Un autre groupe est venu à notre rescousse pour nous diriger vers une dame qui nous a alors montré du doigt où nous diriger en nous expliquant que cela se trouvait à “quelques blocs” de là où on était. On a donc avancé dans la direction indiquée jusqu’à ce qu’une autre personne nous dise finalement d’attendre… devant des toilettes. A ce stade-là et en voyant le temps filer à toute vitesse on s’est dit qu’on allait louper notre bus et avoir du mal à quitter la ville. C’est le “problème” quand tu es le seul touriste à des kilomètres à la ronde et que personne ne parle anglais 🙂 Finalement j’ai laissé mon binôme m’attendre et je suis retournée à l’entrée de la station de bus pour m’adresser à une dame à un guichet d’une autre compagnie qui a fini par me dire qu’il fallait que j’attende là où on était au départ et que le bus allait arriver. Et effectivement, il a fini par arriver et par aller se garer… devant ces fameux toilettes. On a donc couru de nouveau jusqu’à là-bas, car la station est tout de même grande. De nous-même nous n’aurions jamais pu deviner qu’il s’arrêterait là. Depuis la Thaïlande nous étions habitués à ce que les bus partent directement de la station, nous n’avions pas encore vécu l’expérience du “ramassage” en cours de route, surtout qu’il n’y avait que nous deux. Maintenant nous saurons qu’il faut pas s’inquiéter et faire un peu plus confiance aux locaux même quand c’est pas très clair. Bref, on était content de retrouver notre bus couchette, beaucoup plus local celui-ci ! 

Où loger ? 

Nous avons logé dans un homestay bien mignon tenu par un couple adorable, le Homestay Vuon Nhan. Le jardin est très arboré et chaque chambre dispose de sa propre petite terrasse. Il y a également une cuisine partagée ainsi que la possibilité de laver son linge gratuitement ainsi que de louer un scooter. Pour 4 nuits, nous avons payé 32 euros, soit 8 euros par nuit, pour deux. Un excellent rapport qualité-prix. 

Dès notre arrivée, on a profité du reste de la journée pour aller visiter un peu la ville de Pleiku. Bon clairement il n’y a pas forcément grand chose à voir ou à faire mais les gens étaient comme toujours à la fois surpris et contents de nous voir là. Non le plus intéressant à Pleiku c’est vraiment de sortir de la ville car là c’est tout de suite une autre ambiance.

Le premier jour, nous avons emprunté la route jusqu’à Ngo Son, traversé un pont jusqu’à nous retrouver au café Lua. Nous étions au milieu de rizières et de champs à perte de vue. C’était incroyable. 

Direction ensuite le volcan Chu Dang Ya, non sans quelques arrêts photos sur la route.

Les volcanologues estiment que l’origine du volcan Chu Dang Ya remonterait à 4 millions d’années. Longtemps en activité, il est aujourd’hui complètement éteint mais fascine par sa géologie. Il est possible d’en faire complètement le tour en scooter mais également d’emprunter un chemin pédestre permettant d’aller jusque dans le cratère même. Les vues environnantes étaient incroyables. 

A cinq minutes en scooter depuis le volcan se trouve H’Bau Old Church, une ancienne église catholique construit par les colons français en 1909. Il n’en reste malheureusement aujourd’hui que les vestiges du clocher dûs aux bombardements pendant la guerre mais l’endroit était très mystique. 

Encore quelques photos prises en cours de route pour clôturer cette première journée. 

Nous avons consacré notre deuxième journée à la visite des plantations de thé et qu’est ce que c’était beau ! Pour être sûre d’emprunter la bonne route, n’hésites pas à prendre la direction de la pagode Buu Minh. Tu passeras par la rue des pins Bien Ho Chè, très populaire auprès des vietnamiens pour y faire des photos.

Après nous être promené un petit moment dans les plantations, nous avons été visité la pagode Buu Minh. Un endroit vraiment très paisible et solennel. 

Notre troisième jour était normalement dédié à la visite de la ville de Kontum. Située à 1h30 de la ville de Pleiku, il y a apparemment une portion de route qui est vraiment photogénique. Il y a également une cathédrale considérée comme l’une des plus belles au Vietnam. C’est aussi depuis Kontum que tu pourras aller visiter des villages des minorités. Malheureusement une météo digne d’une bonne journée de mousson aura quelque peu contrariée nos plans 🙂 

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne regrette pas du tout d’avoir pris quelques jours pour aller visiter la région des Hauts-Plateaux. Au-delà des paysages magnifiques, on a aussi trouvé des personnes vraiment accueillantes et contentes de nous voir visiter leur région.

Prochaine étape, notre passage dans la ville de Quy Nhon, une station balnéaire version Vietnam ! 

1 Commentaire

  1. catherine

    C’est très beau et toutes ces grandes cultures. J’ai ri avec vos draps Dior et vos péripéties pour arrêts de car (devant les toilettes !!) Heureusement bus couchette pris à temps.

    Réponse

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