Bon c’est vrai que Singapour a un ensemble d’autres règles qui pourraient être perçues comme un peu loufoques pour certain.e.s ou comme une entrave à la liberté pour d’autres. Des exemples ? 150$ d’amende si tu sors des toilettes publiques sans avoir tirer la chasse d’eau… Bon pas si mauvaise celle-ci. Tout comme celle interdisant les chewing-gum (500$) ! Que se manifeste celui ou celle qui n’a jamais goûté, au moins une fois dans sa vie, à la joie ultime de marcher dedans et de se le trimballer sur des kilomètres (ou de foutre la main dedans, selon le choix de ton karma). Une autre règle ? Ne t’amuse pas à regarder du porno. Même chez eux ils sont tracés. 2000$ dans la poire si tu te fais prendre. Ca coute cher de vouloir se faire plaisir (même juste posséder une revue est prohibé). Du même acabit, jusqu’à 2000$ (voir trois mois d’emprisonnement) si ton/ta voisin.e te surprends à te balader nu.e chez toi. Pour eux, cela s’apparente également à de la pornographie. Vaux mieux ne pas oublier de fermer ses rideaux (ou bien entretenir de très très bons rapports avec le voisinage). Et attention car à Singapour (tout comme en Malaisie), tu peux être condamné.e à des coups de canne…

Et ce ne sont que quelques règles parmi tant d’autres. Le point positif c’est que je te laisse imaginer ce qu’ils risquent pour un viol ou pour un “simple” attouchement. C’est ce qui rends d’ailleurs Singapour une des villes les plus sécuritaires au monde (bon je rigole un peu jaune sur ce point, tu vas vite comprendre pourquoi). Mais pour revenir au sujet, dans tous les cas, que tu sois au bord de la déshydratation ou du malaise vagal, ne prends même pas le risque de sortir ta bouteille ou de manger ta barre de céréales dans le métro car de nombreux affichages et spots vidéos invitent la population à dénoncer les personnes qui braveraient les interdits ! Il y a carrément un groupe whatsapp destiné à la “dénonciation”. Tout est fait pour dissuader.

En tout cas rien de plus pratique pour se déplacer et pas besoin de se casser la tête à acheter des tickets, on passe directement sa CB au portique (au même titre qu’une carte de transport). C’est ainsi que je me suis rendue aux Gardens of the Bay, Marina Bay et autres points d’attractions de Singapour très facilement.

Je te laisse découvrir cela en images !

Gardens by the bay, le parc naturel urbain où, tous les soirs à 19h45, se joue “Garden Rhapsody”, un spectacle son et lumière. C’était sympa à regarder mais je me serais quand même pris un bon fou rire avec un autre voyageur rencontré dans la file d’attente pour l’accès à la passerelle. On a eu la même pensée au même moment : entre le choix de la musique et l’ambiance, on se serait cru à la période de Noel mais en plein mois de Mai. Il manquait plus que la fausse neige et que tous les mecs soient en chemise à carreaux (seule ma soeur comprendra sûrement ce détail :D) et on n’y était. C’était assez déroutant mais bon tout le monde avait l’air subjugué en tout cas, nous deux un peu moins ! Bon juste par rapport au spectacle qui se jouait devant nous car le parc et le décor en lui-même restent hyper beaux.

Marina Bay Sands, l’iconique hôtel de Singapour. C’est un des emblèmes de la ville avec son rooftop en forme de surf et sa piscine à débordement.

The Shoppes Mall, un des grands centres commerciaux “haut de gamme” de Singapour (oui on peut carrément se faire une petite balade en bateau)

C’est après vingt-deux kilomètres de marche et une journée donc bien remplie que s’est achevé ce premier jour à Singapour.

Deuxième journée. J’avais initialement prévu la visite des quartiers à savoir Little India, Chinatown et Arab Street, avant d’aller voir le spectacle ” Spectra” à Marina Bay. Malheureusement ça ne s’est donc pas passé comme prévu. J’ai démarré ma journée par Little India et j’aurai mieux fait de m’abstenir.

Quand tu sors du métro, logiquement tu tombes sur ceci : 

Comme tu peux le constater, il y a un circuit à suivre pour y découvrir pleins de petites choses normalement sympas.

Voici les seules photos que j’aurai eu le temps de capturer :

Mais donc pour la petite histoire, j’étais tranquillement en train de marcher pour suivre ce fameux circuit quand un indien m’a adressé quelques mots tout en marchant à mes côtés. Jusqu’à preuve du contraire, je ne parle pas l’hindi. Je n’ai donc pas compris ce qu’il m’a dit (et après coup je préfère ne pas le savoir). Je n’y ai pas prêté attention plus que ça, surtout que ce n’est pas la première fois que ça arrive et que le type s’est arrêté quelques mètres plus loin, devant une boutique. Bon ok toujours en me fixant. J’ai continué mon chemin et je suis tombée sur lui une deuxième, troisième puis une quatrième fois et toujours devant moi… J’avoue j’étais un peu perdue dans le quartier mais de là à tourner en rond je m’en serai quand même rendue compte, surtout au bout de quatre fois. Le truc c’est qu’il avait toujours ce même regard sur moi qui ne me plaisait absolument pas et la chose qui m’a le moins rassuré c’était de le voir au téléphone en même temps. D’instinct je me suis dis “lui, il est en train de signaler ma présence à d’autres personnes”. Et je pense que si à chaque fois il se retrouvait pile devant moi c’est que clairement il connaissait tellement bien son quartier, qu’en me voyant rentrer dans une rue, il savait d’avance par où j’allais ressortir. A 90% j’étais sûre qu’il se passait un truc pas clair mais les 10% restant on voulu tester la théorie avant de s’affoler, après tout j’étais peut-être juste parano. Je suis donc rentrée dans une rue où il n’y avait rien à y voir ou à y faire, il m’a suivi. J’ai accéléré le pas, il a accéléré le pas. A ce moment-là, la seule chose que mon cerveau m’a commandé de faire c’est : courir ! Je savais que si je ne le faisais pas, dans les minutes (ou secondes) qui allaient suivre, il allait m’arriver de la merde. Je n’ai donc pas couru tout de suite sinon il se serait mis à courir aussi et j’aurai été cuite. J’ai donc attendu de tourner et de ne plus être dans son champ de vision pour courir comme j’ai jamais couru de ma vie et m’engouffrer dans une rue parallèle. Une fois dedans, j’ai stoppé ma course pour ne pas attirer l’attention de tous les autres indiens qui auraient trouvé mon comportement bizarre, surtout qu’il n’y avait pas un touriste à l’horizon donc supposément personne pour m’aider. J’ai fini par me ré-engouffrer dans le métro et je suis montée dans le premier qui arrivait. Ce n’est qu’une fois assise dedans que j’ai compris ce qu’il venait de se passer et que les émotions ont commencé à affluer. Je me suis sentie méga seule à ce moment-là. Personne ne savait l’angoisse que je venais de vivre et j’avais juste envie que quelqu’un soit là pour me rassurer. Car qu’on se le dise, j’ai clairement frôlé l’agression qui aurait sans doute été physique (et peut-être pas juste par lui). Si c’était simplement pour me voler mon sac, il n’aurait pas attendu autant de temps. Son petit jeu a a duré une bonne quinzaine de minutes et il a eu plus d’une fois l’occasion. Donc oui Singapour est safe, non je n’étais sûrement pas au bon endroit au bon moment. Je suis une femme, j’étais seule, donc une cible facile. Et j’ai dû tomber sur LE mec pas fiable du quartier. Du coup j’ai tenté d’aller visiter Chinatown mais le coeur n’y était plus. J’avais l’esprit ailleurs et je ne me sentais plus en sécurité. J’avais juste envie de me réfugier dans mon hôtel et de ne plus en sortir. Et c’est ce que j’ai fais… J’ai parlé de cet incident au chauffeur de taxi le lendemain qui m’a assuré que Singapour était sécuritaire, qu’il y a des caméras à chaque coin de rue et que toute personne qui tente quoi que ce soit d’illégal sait à quoi elle s’expose. Mais bon, c’est sur que ça n’empêche pas les déviances. Selon lui j’aurai du aller faire un rapport à la police. Peut-être. En tout cas une chose est sûre, si j’avais envie d’aller en Inde, maintenant j’hésite !

Bref ce n’est qu’un acte isolé et ce genre d’incident aurait très bien pu m’arriver en France. C’est donc pas ça qui m’arrêtera. C’est juste que sur le moment j’ai eu du mal à m’en remettre et je voulais juste être auprès des gens que j’aime. Mais voyager en solo (ou même en couple), et ça vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes, c’est surtout suivre son instinct. Et quand il y a un endroit, une situation, une personne qu’on ne sent pas, un seul mot d’ordre : se barrer.

Prochain article, la Malaisie. Et ce sera le dernier pour l’Asie du Sud-Est (du moins pour l’instant). Avant la prochaine grosse étape qui sera très probablement l’Australie, je devais finir par les Philippines. Mais j’ai décidé de ne pas m’y rendre pour certaines raisons et de faire un petit break (pour d’autres). Après six mois de voyage, autant mon corps que mon cerveau en ressentent aussi le besoin mais pour ça aussi j’y reviendrais.