ASIE / VIETNAM / JUILLET 24
Dans les montagnes de Sapa, berceau des ethnies du nord
Située au nord-ouest du Vietnam, Sapa est le berceau des minorités ethniques, peuples des montagnes, qui vivent et perpétuent la culture du riz sur des pentes vertigineuses. Les rizières en terrasse sont devenues des paysages emblématiques du nord et font, de Sapa, le premier site touristique de montagne du Vietnam.
En effet, c’est la destination idéale pour partir à la rencontre de ces ethnies telles que, entre autres, les peuples Hmong et les Red Dao. Reconnaissables par leurs vêtements traditionnels, ils possèdent également leurs propres traditions, dialectes, croyances et artisanat et vivent dans des petits villages pittoresques, au coeur des montagnes.
Cette vie contraste énormément avec la ville de Sapa qui n’est plus le village authentique d’autrefois. C’est aujourd’hui une ville atypique, perchée à 1600 mètres dans les montagnes brumeuses, qui regroupe un grand nombre d’hôtels, de guesthouses, restaurants, boutiques et cafés. Malgré tout, Sapa dégage un certain charme et une ambiance “ville de montagne” qui ne nous a pas déplu. Et profiter d’une température plus fraiche nous a aussi fait beaucoup de bien.
Mais les meilleures choses à voir et à faire se découvre dans les alentours et on peut dire qu’on en a pris plein la vue ! Sapa est, sans conteste, notre coup de coeur du Vietnam.
Entre nature époustouflante, culture et randonnées, je te laisse découvrir la suite dans cet article ! Belle lecture !
Comment s’y rendre ?
Pour nous rendre à Sapa, nous sommes passés par la compagnie Sapa Discovery Travel. Nous nous sommes rendus directement à leur agence située dans le vieux quartier de Hanoi mais la personne de l’accueil nous a indiqué qu’il serait plus rentable pour nous de passer directement via le site 12goAsia pour la réservation. Le prix du billet a sans aucun doute été le plus cher de tous nos trajets au Vietnam car nous avons payé un total de 36,08 euros, pour deux.
Par contre à ce prix là nous étions sur un bus-couchette de qualité. Le bus était neuf, les couchettes ultra spacieuses avec télé, siège massant, couvertures et coussins et un vrai volet pour la fenêtre. Idéal pour se reposer sur un long de trajet de 6/7 heures. Bon ce serait dommage d’être plongé.e en plein sommeil à l’arrivée à Sapa car les paysages sur la route donnent déjà un bon avant-gout de ce qui t’attends par la suite.
Où loger ?
Pour notre séjour à Sapa, nous avons logé dans un petit homestay, le Dang Dong Motel, une guesthouse familiale ouverte depuis peu. L’endroit est parfaitement situé grâce à un petit raccourci dans la rue pour rejoindre le centre directement à pied. Au calme, il jouit surtout d’une très belle vue sur les montagnes. Nous avons adoré passer du temps sur le balcon à admirer la météo changeante de Sapa, un coup ensoleillé, un coup sous la brume 🙂 Pour 5 nuits, nous avons payé un total de 57 euros, soit environ 11 euros par nuit, pour deux.
Après une journée de repos (et de boulot) en raison d’une météo un peu capricieuse, nous avons décidé d’ignorer celle-ci pour notre deuxième jour et avons pris le risque de louer un scooter pour aller nous perdre sur les routes, direction les deux cascades les plus réputées de la région : Thac Bac et Thin Yeu.
La route était tout simplement incroyable. Nous avons marqué énormément d’arrêts durant le trajet pour admirer un paysage grandiose. A peine arrivés dans la région que nous étions déjà conquis par ce qui s’offrait face à nous.
Nous avons ensuite démarré par une petite randonnée menant jusqu’à Thin Yeu, plus communément appelé ” Love Waterfall“. Le prix d’entrée est de 70 000 dongs par personne et la balade prends environ trente minutes jusqu’à la cascade. Le chemin est extrêmement agréable et avec la brume ambiante, cela donnait une ambiance plus que mystique au lieu, nous avons adoré l’atmosphère.
Avant de redescendre la route pour la seconde cascade, nous avons continué à grimper pour nous rendre jusqu’à un belvédère. Nous avons juste eu le temps de capturer le paysage avec une photo avant que les nuages ne viennent complètement nous entourer. A Sapa, dès qu’il y a une brèche “soleil” il faut en profiter 🙂
En redescendant nous nous sommes arrêtés comme prévu à Thac Bac ou Silver Waterfall. Elle se situe vraiment en bord de route, ce qui fait qu’on ne peut pas la louper. Ni elle, ni le petit marché “local” qui longe également la route. L’entrée pour la cascade est de 20 000 dongs par personne. Il y a quelques marches à monter mais rien d’insurmontable, notamment grâce à tous les petits spots en chemin pour reprendre son souffle, si besoin.
Il était déjà pas loin de 15 heures lorsque nous avons regagné le centre de Sapa. Le soleil nous faisait honneur de sa présence, de quoi nous motiver à reprendre le scooter (après une courte pause déjeuner) pour nous rendre jusqu’au village de Lao Cai.
Une fois de plus les paysages sur la route étaient au-delà de nos espèrances. Nous ne savions plus ni où donner de la tête, ni comment lutter pour ne pas nous arrêter toutes les minutes afin de capturer ces instants.
Ce sont de loin les paysages les plus beaux que nous avons eu la chance de voir au Vietnam.
A proximité du village, il faut commencer à se cramponner sur le scooter car le moins que l’on puisse dire, c’est que ça descend sec et dans de (très) courts virages. Seul bémol à l’arrivée, une horde de dames prêtes à nous solliciter pour nous vendre divers souvenirs (sacs, bandeaux, bracelets, la totale). Mon espace vitale à ce moment-là a clairement été malmené. Si tu bouges d’un pas, elles bougeront aussitôt avec toi. Nous étions les rares touristes présents donc impossible pour nous de nous dépêtrer de la situation. Nous avons pris nos photos, entourés (collés) par une dizaine de dames, pas l’idéal tu te doutes pour profiter du lieu qui pourtant était magnifique. Nous sommes restés dix minutes pas plus à cause de l’oppression 🙂 C’est le côté “négatif” de Sapa. Les ethnies connaissant l’attrait des touristes pour leur culture, les sollicitations sont énormément présentes. Le pire pour nous a été de voir l’utilisation des bébés et enfants pour “amadouer” les touristes. Alors si un jour tu passes à Sapa, s’il te plait, n’encourage pas cette pratique. Nous avons été dégoutés par l’attitude de certains touristes allant jusqu’à soulever les bébés du sol pour faire des photos puis les reposer et partir comme s’ils n’étaient que des simples objets. Ces enfants sont retirés de l’école pour mendier et ça malheureusement beaucoup l’ignorent donc il est préférable de ne rien leur acheter.
Après cette petite parenthèse, c’est plein d’entrain que nous avons débuté une nouvelle journée de visite avec l’optique de partir à la conquête du mont Fansipan, surnommé le toit de l’Indochine, culminant à 3143 mètres. Si tu es courageux.se, tu peux t’y rendre à pied, ce trek assez sportif dure deux/trois jours (en fonction de l’itinéraire choisi). Personnellement, nous avons décidé de vivre l’expérience différemment, c’est à dire en empruntant le “Sunworld Fansipan Legend“. Un téléphérique avec deux records du monde au compteur : un dénivelé le plus élevé au monde (1410 mètres) et un système à trois lignes le plus étendu du monde (6292,5 mètres de long). Je peux te dire qu’à l’allée je n’en menais pas large dans ma cabine (où nous avons eu la chance d’être que tous les deux).
Mais avant de te faire découvrir Fansipan (même si cela va être un peu difficile tu vas vite comprendre pourquoi), je me devais de parler de ce spot que nous avons déniché pour y prendre notre petit-déjeuner juste avant notre petite excursion : le Halosa Coffee. Les photos parlent d’elles-mêmes. La vue sur la vallée était juste incroyable.
Retournons à nos moutons : Fansipan ! Bon à savoir, si tu ne souhaites pas payer un taxi ou louer un scooter, il est possible d’emprunter un petit funiculaire depuis la station de Sapa au Sun Plaza pour te rendre à Sunworld. Le trajet ne dure que cinq minutes et traverse la vallée de Muong Hoa en passant par des villages de tribus montagnardes.
Une fois arrivé au départ du téléphérique, il faudra s’acquitter de la somme de 800 000 dongs par personne (850 le week-end) soit environ une trentaine d’euros pour quinze à vingt minutes de trajet (allée-retour). Cela peut sembler cher mais l’expérience les vaut largement. Seul bémol : la météo (encore une fois). La dame de l’accueil a eu la gentillesse de nous prévenir avant l’achat du billet : ” today is a foggy day”. Traduction : tu ne verras rien 🙂 La saison des pluies c’est le moment le plus opportun pour venir admirer les rizières en terrasse car c’est là où elles sont les plus vertes mais le “désavantage” c’est qu’il faut jongler avec la météo. Et si tu attends d’avoir un ciel dégagé pour visiter Fansipan, alors tu risques de devoir souvent attendre (même si ça arrive). Du coup on s’est dit que ça nous ferait tout de même un bon souvenir donc nous avons payé nos billets et entamé la longue montée jusqu’au sommet. Nous sommes restés dans une partie ensoleillée durant une bonne dizaine de minutes, idéal pour admirer l’époustouflant panorama autour de nous. Bon c’est surtout mon binôme qui en a profité. Moi je suis restée les 3/4 du trajet cramponné à mon siège en priant pour ma vie 🙂 Surtout qu’avec le vent ça balotte pas mal ! Et puis tout d’un coup, le calme absolu. Nous étions tout bonnement dans les nuages, sans plus aucune visibilité. A l’arrivée, la scène était digne d’un film apocalyptique. On entendait juste les ponchos en plastique que les vietnamiens s’étaient mis sur le corps pour se protéger de la pluie, claquer avec le vent. Et c’est simple, à part le brouillard on ne voyait absolument rien ! Néanmoins, cette ambiance particulière donnait un vrai charme au lieu.
Nous avons malgré le temps décidé de gravir les 600 marches qui nous séparaient du sommet, histoire de dire : “On l’a fait !”. D’ailleurs sache qu’il est également possible d’emprunter un funiculaire pour te rendre au sommet si tu ne souhaites pas monter les marches à pied. Je te pourrais donc pas te dire grand chose sur la vue mais j’imagine à quel point elle doit être époustouflante. Le téléphérique en donne déjà un bon aperçu. Avant de quitter Sunworld, nous avons aussi pu assister à un petit spectacle.
Petit retour en images :
Après une pause déjeuner quelque peu tardive, nous avons repris la route, décidés à nous rendre près du village de Ta Phin. Nous avons longé des paysages de rizières et de plantations incroyables. En s’arrêtant sur le bord de la route, nous nous sommes fait de nouveau accoster par une dame. Nous avons un peu discuté avec elle et en “échange” d’une petite photo, j’ai accepté de lui prendre un bracelet. Entre nous elle était sympa et pas du tout insistante donc ça a marché pour elle 🙂 Arrivés à Ta Phin nous avons simplement traversé le village sans nous arrêter pour ne pas déranger et surtout ne pas, de nouveau, nous faire sauter dessus. Nous nous sommes juste arrêtés pour discuter avec des dames qui étaient en train de broder.
Nous avons ensuite repris la route pour Sapa en empruntant un col de montagnes qui nous a fait grimper bien haut en altitude. Comme toujours, le paysage était sublime.
Bon, normalement, en plus de tout ce petit programme, nous devions faire un trek de deux jours avec une guide Hmong du nom de “Show”. Le contact m’avait été recommandée via un groupe Facebook et elle avait de très bons commentaires sur Tripadvisor. Nous avions convenu avec elle du jour de départ et des modalités, trois jours auparavant. Malheureusement, elle n’a pas été très professionnelle puisque la veille elle nous a annoncé avoir un groupe de quatre personnes avec qui finalement elle partirait à notre place, nous laissant aucun autre choix que de partir avec sa cousine. Nous n’avions rien contre cette personne mais si j’avais choisi Show c’était justement en raison des retours positifs que j’avais lu la concernant et que, par conséquent, ce n’était pas pour changer au dernier moment (sans remettre en cause les compétences de guide de sa cousine dont, au final, on ne savait rien). Nous n’avons pas trouvé cela correct envers nous et donc, malgré la déception, nous avons décidé de passer notre tour. Nous pouvons comprendre qu’ils préfèrent prioriser le côté “argent” mais, dans ce cas, elle aurait dû maintenir avec nous qui avions réservé avant ce groupe de personnes et les confier, eux, à sa cousine. Bref, cela ne nous a pas empêcher de profiter de Sapa, ni d’avoir des regrets. Les choses n’arrivent jamais sans raison.
Je clôturerai ce séjour avec quelques clichés de la ville, de son église datant de 1895 (un des rares bâtiments construit par les français encore préservé) et de son lac (artificiel) .
Notre itinéraire vers le nord aurait pu nous amener plus loin, notamment à Ha Giang, pour y faire la fameuse et célèbre boucle en scooter. Mais je pense que tu auras compris, si tu as lu plusieurs de mes articles, que les trucs ultra touristiques ce n’est pas mon truc et, malheureusement, Ha Giang est devenue une véritable autoroute en journée et une alcool party le soir, en auberge. Pas vraiment ma façon de profiter du moment.
Il faut savoir également qu’avant de nous rendre à Sapa, nous avons fait un petit saut de puce dans la ville de Cao Bang. Malheureusement de fortes inondations, dues à la mousson, ont touché l’endroit où nous étions censé nous rendre et, par dessus le marché, une méchante intoxication alimentaire est aussi venue contrarier nos plans.
Au final je me retrouve toujours avec une bonne excuse pour revenir quelque part…
Au revoir Vietnam. La région de Sapa aura été la meilleure des façons de te clôturer <3
Absolument……magnifique !!! Vous avez raison, même si je ne l’ai pas vu en vrai, les photos et commentaires en parlent tellement bien que l’on est plongé dans le décor et l’atmosphère !!!